Notre stratège Web, Rob Elbaz a eu la chance d’interviewer Donny Dvorin, VP responsable des ventes chez Brave. Brave est un navigateur axé sur la protection de la vie privée qui a suscité beaucoup d’engouement ces derniers temps. Donny nous en dit plus sur Brave et nous explique ce qui le différencie des autres navigateurs.
En quoi Brave est-il différent des autres navigateurs ?
Du point de vue du consommateur, Brave est un navigateur extrêmement rapide, car il ne contient ni traceurs, ni pixels, ni cookies tiers.
Lorsque vous supprimez tous ces éléments, vous mettez également de côté toute la publicité.
C’est le deuxième élément qui différencie Brave des autres, c’est un navigateur sans publicité de type programmatique ou vidéo. Troisièmement, c’est un navigateur respectueux de la vie privée et, quatrièmement, un utilisateur peut choisir de voir des publicités et gagner de la cryptomonnaie en échange.
Du point de vue des annonceurs, nous touchons un public très précis et particulier. Il y a aussi tout un modèle économique qui fonctionne pour les marques et pour les annonceurs. 70 % des dollars publicitaires retournent dans les mains des utilisateurs.
En résumé, nous donnons aux utilisateurs le contrôle de leur expérience publicitaire.
Pouvez-vous nous parler de votre cheminement professionnel chez Brave?
J’ai commencé dans le secteur de la publicité il y a environ 20 ans et, en 2017, je me suis vraiment intéressé au mélange entre la blockchain et la publicité. À ce moment-là, personne ne parlait vraiment de la blockchain. Je suis allé voir une présentation d’un dénommé Jeremy Epstein et il disait que de plus en plus d’utilisateurs souhaitent contrôler leurs données et leur expérience publicitaire. Le nom de Brave ne cessait d’être mentionné et je suis devenu très proche de l’équipe. Je leur ai dit « Si jamais il y a une opportunité de rejoindre l’entreprise dans un rôle en lien avec le développement des affaires, je sauterai sur l’occasion » et puis j’ai reçu un appel. Ils m’ont dit «Voulez-vous être chef des ventes ? » J’ai dit absolument.
J’ai rejoint l’entreprise il y a deux ans et demi et c’est vraiment génial. Lorsque j’ai rejoint l’entreprise, cinq millions de personnes utilisaient le navigateur. Aujourd’hui, nous venons de dépasser les 46 millions d’utilisateurs. Nous sommes sur le point de dépasser les 50 millions d’utilisateurs. À l’époque, nous étions dans les dizaines de milliers de dollars de ventes publicitaires, maintenant nous sommes dans les millions de dollars. C’est une croissance vraiment très rapide.
Quelle est l’histoire de ce navigateur ?
Notre fondateur s’appelle Brendan Eich, et il s’est associé à Brian Bondy, le cofondateur.
Brendan a en fait une très belle histoire. Il a écrit du JavaScript quand il était plus jeune dans les années 90 et il a ensuite cofondé Mozilla Firefox. Il y a environ six ans, il a compris que la protection de la vie privée allait devenir un enjeu majeur pour les navigateurs et il a eu l’idée de créer un navigateur entièrement axé sur la protection des données. Il a travaillé sur l’ensemble du modèle économique qui différencie Brave aujourd’hui. Au départ, il voulait redonner des bitcoins, mais c’était trop cher. Donc, en 2017, il y a eu une offre de jetons et cela a donné aux utilisateurs la possibilité d’acheter des « basic attention token » qui est la monnaie que nous utilisons pour récompenser les utilisateurs qui regardent nos publicités.
À quoi ressemble le public cible de Brave ?
C’est un public vraiment particulier, que nous appelons « les inaccessibles ».
Les utilisateurs de Brave utilisent ce navigateur 75% du temps et, lorsqu’ils n’utilisent pas notre navigateur, ils utilisent un bloqueur de publicité. Ils ne voient pas les publicités lorsqu’ils sont sur Chrome ou Safari. Seulement 50 % d’entre eux utilisent Facebook fréquemment, ils ne voient donc pas beaucoup de publicités de ce genre non plus. Beaucoup d’entre eux ne sont pas sur TikTok, Reddit et Twitter, et 80 % de notre public est composé de personnes qui ne sont pas branchées sur le câble, donc ils ne voient pas non plus de publicité à la télévision. Il y a 46 millions de personnes qui sont vraiment très difficiles à atteindre si vous ne les rejoignez pas sur Brave, c’est pourquoi nous les appelons « les inaccessibles ».
Ce public est majoritairement masculin et il est très porté sur les finances personnelles et les cryptomonnaies. Les trois quarts d’entre eux ont acheté ou échangé un type de cryptomonnaie au cours des trois derniers trimestres. Cela signifie qu’ils ont des revenus stables, c’est donc un public très lucratif.
Qu’est-ce qui attire le plus ce public, la protection de la vie privée ou les crypto-monnaies ?
Je dirais un peu des deux. Je pense qu’il y a des gens qui s’intéressent à la confidentialité et qui veulent un navigateur privé, d’autres échangent des cryptomonnaies et veulent gagner quelques jetons supplémentaires en utilisant Brave. Si vous surfez sur Internet et que vous êtes passionné par les cryptomonnaies, autant utiliser Brave. Il est possible de faire des transactions directement sur le navigateur, ce qui présente de nombreux avantages pour un amateur de crypto.
Comment la solution de Brave pour le respect de la vie privée se compare-t-elle à ce que d’autres grandes entreprises technologiques proposent ?
Les autres navigateurs commencent à s’intéresser à la protection de données, surtout avec l’arrivée du RGPD. Chez Brave, la protection de la vie privée faisait partie du plan, dès le départ. Notre navigateur a été conçu en ce sens et la protection des données fait partie de notre philosophie.
Ajouter des éléments en lien avec la protection de la vie privée à quelque chose qui existe déjà est une tâche beaucoup plus difficile.
Quelle place peut prendre la publicité dans un navigateur axé sur la confidentialité des données?
La correspondance se fait au niveau de l’appareil: si vous effectuez de nombreuses recherches, que vous naviguez, que vous achetez des produits, toutes ces données sont stockées sur votre ordinateur, dans le navigateur, mais elles ne sont jamais partagées avec Brave.
Toutes les deux heures, nous poussons le catalogue d’annonces vers le navigateur et la correspondance se fait au niveau du navigateur plutôt que dans l’infonuagique où tout le monde peut voir ce que vous avez recherché et acheté.
La principale différence réside dans l’endroit où nous effectuons les correspondances, ce qui permet de préserver la confidentialité.
En ce qui concerne les unités publicitaires, nous avons une annonce de type « notification push » qui ressemble à toute autre notification standard. Aussi, lorsqu’un utilisateur ouvre un nouvel onglet, une grande image statique apparaît. La page entière est commanditée par un annonceur.
Nous venons également de lancer un service appelé Brave news. Il s’agit d’un flux d’actualités et, dans ce flux, des publicités sont présentées. Ça ressemble à des publicités natives.
Les annonces display sont plus générales tandis que les notifications sont plus engageantes. Ces dernières obtiennent en moyenne un taux de clic de 9 %. Les images commanditées sont plutôt axées sur la marque et la notoriété.
Comment Brave mesure-t-il les conversions ?
Beaucoup d’annonceurs utilisent des paramètres UTM dans l’URL pour suivre les actions des utilisateurs. Nous disposons aussi d’un magnifique tableau de bord qui permet de voir des mesures comme les impressions et les clics. Nous présentons également nos propres métriques, comme les visites de plus de 10 secondes (le nombre d’utilisateurs ayant cliqué sur une publicité et passé plus de 10 secondes sur une page). Aussi, grâce aux « Conversions IDs », les annonceurs peuvent voir exactement quelles commandes sont reliées à Brave.
Quels types d’industries annoncent généralement sur Brave ?
Nous avons des annonceurs dans plusieurs industries: les services financiers, l’automobile, les voyages et les jeux vidéo sont très populaires. Toutes les entreprises qui souhaitent cibler les hommes trouvent leur compte sur Brave.
À quoi s’attendre en termes de vie privée sur le Web dans les 5 à 10 prochaines années?
Je pense que tout ce que nous faisons en ligne sera dorénavant privé. Il n’y a aucun moyen d’y échapper. Toutes les entreprises vont dans ce sens. Votre iPhone est beaucoup plus privé qu’il ne l’a jamais été.
Aujourd’hui, lorsque vous utilisez une télévision intelligente par exemple, vous devez vous inscrire et donner vos données personnelles. Les objets connectés comme les machines d’entraînement connectées et la télévision connectée deviendront tous privés à l’avenir, selon moi.
Selon vous, est-ce que les utilisateurs vont choisir le respect de la vie privée ou voudront-ils toujours bénéficier du niveau de personnalisation que permettent les cookies et autres ?
Dans 10 ans, il n’y aura plus de cookies. Tout ce qu’on fait en ligne sera privé et je ne pense donc pas que les utilisateurs auront à choisir entre l’un et l’autre.
Les spécialistes du marketing devront simplement s’adapter et utiliser les nouvelles façons de « suivre » les actions des utilisateurs.
Un grand merci à Donny Dvorin pour sa participation à cette entrevue. Pour plus d’informations sur Brave, vous pouvez le contacter sur LinkedIn ou par courriel à l’adresse adsales@brave.com. Vous pouvez également écouter le podcast de Brave « The Brave Marketer » ici.